La Bibliothèque bleue
Pendant près de trois siècles, des millions de livrets de littérature dite « populaire » sont diffusés en France. Ils sont vendus très bon marché, directement dans les boutiques des imprimeurs et surtout par un vaste réseau de libraires ou de colporteurs, qui parcourent le pays jusqu’en ses campagnes les plus reculées. Ces ouvrages sont connus sous le nom de Bibliothèque bleue en raison de la couverture de papier bleu qui les recouvre souvent.
Les premières productions de cette littérature destinée au plus grand nombre sont réalisées chez un imprimeur troyen, Nicolas Oudot (1565 - 1636). Il réimprime, à peu de frais et sans grand soin, des textes anciens plus ou moins abandonnés par ses confrères avides de nouveautés pour leur trouver un nouveau public, plus populaire. Traitant de sujets instructifs ou divertissants, ces éditions remportent aussitôt un vif succès, mais cette entreprise suscite rapidement la concurrence, d’abord à Troyes et dès la fin du Grand siècle, dans d’autres centres de production du livre comme Rouen, Caen, Limoges, avant de s’étendre partout en France à la fin du 18e siècle.
Aujourd’hui, la médiathèque Jacques-Chirac est fière d’abriter la plus grande collection publique française de livrets et d’almanachs de colportage, soit plus de 3 900 titres.
L’exposition virtuelle La Bibliothèque bleue dans la cité met en scène ces livrets dans le Troyes d’autrefois. Le visiteur suit la tournée d’Antoine le Colporteur, de l’imprimerie à l’école, de la place du marché au cabinet de l’astrologue, pour se reposer enfin à la veillée.